La culture des incas, un peuple qui n’a pas utilisé la roue, nous a fait voir des édifices impressionnants, inimaginables et qui ont résité durant des siècles et que nous avons eu la chance de découvrir avec trois super collègues.

Voyage au Pérou

JEUDI 12 JANVIER 2012

Pérou février 1987

VOYAGE AU PEROU

AVEC : Philippe 

             Hoî Ming 

              Pandelis 

              Jean-Pierre

Jeudi 19 février 1987 :

Départ prévu vers 9 heures du matin. Avant de rentrer à la douane, nous sommes un peu inquiets car Alitalia DC9 est tellement full qu’après discussion on nous met tous les quatre en business.

Bonne arrivée à Rome, tous contents.

Nous suivons Philippe pour chercher un hôtel où l’on dépose vite les bagages ( à côté de la gare ) .

Il est 13h30 quand nous commençons à visiter Rome. Les Italiens sont cool et les italiennes

merveilleuses, super bien .

Nous visitons la vieille ville, Colisée,etc. Nous trainons un peu au hasard. La pluie nous surprend et nous trempe jusqu’aux os.

La ville a gardé ses aspects romantiques, nous sommes enthousiastes ; elle doit être encore plus radieuse sous le soleil printanier.

Vendredi 20 février :

Réveil et petite douche.

A l’extérieur il pleut . Cho et Philippe se battent dans leur chambre . Nous allons au Vatican sous la douche, tantôt à pied, tantôt en métro ; beaucoup de vie, et cela même à 10° . Belle ville, mais il est difficile de s’y retrouver. Nous visitons cave et caveau des papes : impressionnant sans^plus. La place d’Espagne est magnifique .

Le temps passe et nous allons chercher nos bagages à la consigne de la gare (termini ).

Entretemps on a forcé J.P. à acheter des godasses de routard .

Nous arrivons à l’aéroport vers 19h . Personne n’est vraiment anxieux pour embarquer

Le voyage est placé sous le signe de la chance . JP est le responsable du vol et on lui demande de trouver une solution pour voyager en Club : pas possible avec Alitalia.

Nous embarquons vers milan à 0H30.

Avec Cho, on cherche à grapiller tout ce que l’on peut : journal, café, boissons.

Samedi 21 février:

Dormi un peu et arrivée à Caracas à 12h30 heure belge, 7H30 au Venezuela.

A 8h, départ pour Lima. Nous avons vu l’Amazone et la cordillère du dessus . Le paysage est accidenté : perspectives superbes .

Débarquement à Liuma où la chaleur est écrasante et même étouffante

Formalités de sortie : OK .

Nous pratiquons le change : 1000 sol = 1 inques

Les gens se battent pour nous proposer des hôtels. On tient à nous prendre en charge dans des gros taxis collectifs qui ne tiennent pas debout . C’est folklorique.

Un français nous met en garde contre les diverses arnaques . Attention au vol . Nous changeons encore un peu d’argent en noir . Nous marchandons au maximum pour prendrte un taxi .

Pour tuer le temps, le taximam brait et discute avec son copain . Nous avons vu la banlieue de LIma: usines, mendiants, bidonvilles, indiens glandeurs . Le taxi se traine dans la petite circulation . Il nous conduit vers la place Saint Martin où il y a de grandes batisses de style colonial. Partout, l’armée et les flics . Ville en état de siège . Camelots mendiants errants, etc. Nous ne sommes plus que des bougies dégoulinantes de sueur . C’est assez atroce avec sacs à dos . Nous errons une heure dans Lima sans nous y retrouver . Nous découvrons, faisons gaffe aux voleurs,etc. Nous trouvons enfin l’hôtes indiqué par le français. Celui-ci est une ancienne hacienda, porte cochère, cour intérieure et fontaine, mezzanines donnant vers couloir . La chambre est crade mais moyenne pour le pays:OK .

  Nous nous reposons et nous désaltérons . Les potes sont crevés, je met un peu l’ambiance en buvant une bière dans la cour où il y a un bar . Nou y retrouvons notre français qui nous drive vers les changeurs de dollars . On nous file un million de sol pour 50 USD . Nous nous promenons dans les petits quartiers de Lilma, on voit des vieux bus américains, des voitures ravagées . Cho est l’attraction des péruviens . On cliche un peu prudemment.

Dans l’hôtel un type a essayé de piquer la montre d’une dame devant tout le monde puis s’est enfui . Ils l’ont ratrappé et un peu brutalisé puis l’ont laissé courir.

Nous nous détendoins peu à peu à LIma et rentrons complètement vannés à la chambre.

Il est 8H30 ‘ pour nous 12h30 . Dehors klaxons, chansons, tortillas et caramba .

A minuit le couvre feu, plus un chat dans les rues . On tire à vue sur tout ce qui traîne .Le français nous avait présenté sa fille et sa copine, très dignes d’intérêt, mais celles-ci ne semblaient pas s’intéresser à notre compagnie .

Il fait lourd, nous prenons un verre dans la cour de l’hôtel, tristes à l’idée de servir de chair à patée aux moustiques de la nuit .

Douche et roupillon .

Dimanche 22 février

La nuit, j’ai entendu un fracas du tonnerre, je parie que les torreros ont largué une bombe!

Cela ne  m’étonne pas que la police soit ^partout . J’ai l’impression de faire un reportage dans un pays en guerre . Dans la chambre régnait une odeur de cuisine et de moisi. Malgré les bombes et les bruits et surtout les moustiques, nous roupillons pour la première fois dans un lit depuis Bruxelles .

Entrtemps, avec le peu d’Espagnol que nous causons, nous leur faisopns comprendre qu’ils nous réveillent à 5h du matin pour l’avion de Juliaca .

Il fait noir et nous faisons les sacs et la malle .

Tacard aeropuerto où l’on fait la file, on nous explique que nous sommes en waiting list ; je n’ai pas envie de rester plus longtemps à Lima .

Heureusement, il restera quelques places entre les vaches, les poules et les lamas . L’avion est plein .

Nous embarquons dans un DC8 ravagé . Nous sommes assis entre une senorita et une squaw qui n’a probablement jamais quitté le pays de l’Inca .

Elle a le profil typique et le chapeau .

Nous survolons les Andes .

Petit sommet en vue : Jean-Pierre se marre . On a de la chance avec nos billets .

Avant le décollage, l’indienne se signe car elle prend le condor d’acier pour la première fois . Elle transpire .

Les Andes sont merveilleuses, quelle majesté ; les hôtesses sont mignonnes, impeccables .

Dans l’avion, à défaut de bonne bouffe, on nous offre un bingo ( sorte de loterie ) . Je serai content d’atterrir entier car le bac vibre un max . Même qu’au take off, on croyait que les moteurs ne tiendraient pas .

Bonne approche, atterrissage risqué .

Le cocher n’a pas travaillé avec des mains de velours .

On s’est écrasé, un choc . J’ai applaudi avec les autres…

1ère étape Cuzco, 3600m . Viva Faucett, j’espère que d’ici peu ils traquent leur DC8 .

Les indigènes sortent toutes les marchandises, l’avion s’allège ; ensuite, nouveau décollage, difficile vu l’âge du zinc . Rapide survol vers Juliaca ,

atterrissage, photos, nous sommes contents d’en sortir .

Nous marchandons devant l’aéroport de campagne .

Direction Juliaca plutôt que Pûno . Juliaca n’est qu’une banlieue mal finie .

Une bagnole cradingue, des couleurs criardes . Pas de place à l’hôtel, on se tape le Royal Inn oû comme toujours un garde tout feu tout flingue veille à la bonne santé des touristes .

Chambre de quatre personnes, on est crevés, rien qu’à monter l’escalier qui monte à la chambre ( nous sommes à 38OOm!) . J’ai mal à la tête . Il est difficile de respirer . On se repose sur nos lits couleur inca .

Après un petit repos, on se dirige vers le marché, un vrai marché indien où on troque tout ce qui est possible de l’être . Le marché traverse la voie ferrée . De vieilles indiennes se cachent à la vue de nos appareils, elles sont superstitieuses .

Le moindre effort nous met à plat .

Voici le train qui fend toute la foule .

Nous rentrons soit disant pour une petite sieste ; elle durera quinze heures .

Nuit mortelle, l’air est rare .

Lundi 23 février :

Nous décidons de partir pour Pûno ( ville sur le lac Titicaca, 3800M ) .

Epuisés, nous nous rendons au bar de l’hôtel ; comme rafraichissement, on nous sert des jus de papaye chauds, infect ! J’essaye un café comme lunch, in fect lui aussi, je jure comme un païen . Les couverts sont mal lavés .

On se casse vers la place de la gare où on nous propose des articles en laine d’alpaga .

Taxi vers pûno . Nous faisons connaissance avec un autre type de paysage .

de plus en plus de lacs . Lamas en vue . Jean-Pierre n’en peut plus d’extase.

Moi, l’altitude me liquide, j’en ai marre . Je cliche, mais sans goût réel .

On arrive à Pûno par la route en surplombant cette ville .

Magnifique vue du Titicaca . Hôtel Los Huros . On visite la ville et ses éternels marchés . Une petite excursion sur les îles flottantes des Uros. Pas mal ces îles de roseaux, on cliche .

En revenant vers l’hôtes on doit vraiment tirer sur nos forces . Exténués que nous sommes et surtout découragés . On se tape un resto soit disant international ; je suis prudent au niveau de la cuisine . Le dernier repas de Juliaca a été envoyé par dessus bord . Nous mangeons; léger et rentrons,

jouons poker menteur avant le dodo .

Mardi 24 février :

Nous déjeunons prudemment à l’hôtel et puis nous dirigeons vers l’île de Taquille sur le Titicaca . Ce lac est immense : abordons une mini île flottante. Je me suis enfoncé dans l’eau ; les vues sur le lac sont magnifiques ; on discute avec un péruvien . Enfin au bout de quatre heures de bateau et de coups de soleil, on trouve l’île de Taquille . On a du mal à se croire sur un lac . L’île est montagneuse et la grimpette est très pénible . Vue de cultures en balcon . Les indiens ici sont accueillants . A nouveau on souffle et on pouffe .

Arrivée au sommet où on rencontre des hommes qui tricotent . Le temps ici s’écoule très doucement .

Nous logeons chez l’habitant . Une case d’indiens vraiment vraie de vraie .

Ils causent à peine l’espagnol, confort rudimentaire .

J’ai faim ; on se tape l’endroit le plus select du bled, les chatys nous accompagnent dans notre dîner . Petite musique au loin, seul lien avec la civilisation .

Le village est fait de maisons de briques en terre cuite brunes .;Le seul repère commun de l’envahisseur occidental est l’éternel Coca .

Les gamins nous proposent des bracelets aux couleurs très vives .

Arrivée au sommet de l’escalade, comité d’accueil d’indiens tricoteurs nous font signer dans un grand livre . De là on nous drive vers nos logements successifs . JP et Philippe se tapent une escalade supplémentaire, Cho et moi nous tapons un refuge au fond d’un bois .

Notre taule est d’un confort plutôt rudimentaire ; les hommes sont petits et marchent en tricotant sans arrêt . L’intérieur de notre tipi est constitué de terre rouge et de lits en roseaux .

Nous nous installons et rejoignons PH. et JP au bistrot le plus chic du patelin.

Tout cela incite au régime : manger uniquement pour survivre . Je ne me risque pas à prendre autre chose .

Les gosses en haillons traînent dans les sentier; quelques uns mendient . Sont ils malheureux ? Je pense qu’ils ont tous de quoi manger . A mon avis, c’est l’éternel contact avec le tourisme . C’est une population insulaire .

La grand place de Taquille est géniale, j’ai photographié 4 indiens tricoteurs. Cette île est fertile et montagneuse . Les indigènes y vivent au ralenti ; ils sont très polis et les enfants veulent nous servir de guides pour nous conduire vers d’illusoires ruines Inca

Ilest 15h30 environ, et nous entamons le plus haut sommet de l’île pour y jouir d’une vue panoramique.

  Les sentiers grimpants sont constitués de blocs de pierres judicieusement empilés facilitant l’escalade: Les gosses grimpent comme des chèvres; nous sommes obligés de faire une halte. .

 Arrivés au sommet, nous découvrons des ruines d’habitation, une espèce de portique et une pierre dressée permettant une lecture de l’heure: Tout cela entouré de mur fabriqué en pierre tassée, sans joint. Ce sont probablement des lieux saints où derniers abris des indigènes en cas d’assaillements.

 D’ici, la vue est imprenable: Nous voyons tous les alentours du lac. Vu d’altitude, aucune brime nous voile la vue. Nous apercevons de part et d’autre le lac et les sommets de la cordillère des Andes ; le bleu est d’un pur royal, le silence est d’or . Nous observons le soleil qui traîne à se coucher. Il fait un tantinet frisquet. Le soleil se couche tout à coup très vite sous les tropiques: Le spectacle en valait la chandelle: La scène est féerique et intraduisible de beauté; nous restons là dans une autre dimension: Quelle profondeur, quelle communication avec la terre et le ciel!

 Le gosse nous regarde clicher avec étonnement et ne comprend pas pourquoi cet acharnement: Tirer des photos d’un coucher de soleil banal.

 Nous profitons des dernières lueurs du couchant pour entamer la dangereuse descente. Ici, il n’y a pas d’électricité. Au loin, la musique véhiculée par les transistors à piles vient casser le silence immortel.

 Philippe et J-P se cassent dans leur habitation tandis que Cho et Moi-même nous perdons dans la nature: Plus moyen de trouver le chemin du logement car il fait maintenant complètement noir; à force de ténacité et de l’aide d’un indien, nous retrouvons avec réconfort notre pieu successif. Je convainc notre hôte de nous donner une bougie : Celle-ci durera le temps de nous coucher.

 La nuit sera entrecoupée de réveil. Le mal de tête me découpe le visage. Pas de lumière. Je sors de mon tipi avec comme seule lumière la lueur de mon briquet . J’observe la plus belle voûte céleste que j’ai eu l’occasion de voir. L’atmosphère est si pure…

  MERCREDI 25 FEVRIER 1987

 Réveil pénible: Notre hôtesse nous donne de l’eau pour nous rincer le visage. Il est tôt et nous partons faire le tour de l’île. Le versant opposé auquel nous avons accoste est encore des plus verdoyants; au loin les nuages sombres menacent et nous retournons vers le chef-lieu pressés par une petite pluie mais la lumière reste très claire. Après quelques temps nous vîmes J-P et Philippe ( Ils ont joué au poker la veille avant de se coucher…).

  Au point de vue ravitaillement, nous bûmes et certains mangèrent de grand appétit; certain en ont un peu marre d’avoir vu l’essentiel de l’île . Nous attendons l’heure d’embarquer vers Puno: Départ à 14H30.

 Nous embarquons dans la petite crique; le trajet dure 4 heures environs; nous accostons à Puno l’estomac dans les talons. Un indien nous refile les tickets de train pour le lendemain matin: Direction Cusco.

 Cho et moi même faisons des provisions pour le voyage en train, ensuite resto et dodo à l’hôtel Los Uros à Puno. Dans la chambre, l’ambiance est à la joie; l’hôtel est d’un confort assez rude mais nous sommes contents de retrouver un vrai lit et de l’eau qui reste bouillante. Ma douche fut très brève, car on ne savait pas rester dans l’eau: Mes coups de soleils me faisaient un mal atroce, malgré cela, j’ai passé une très bonne nuit.

  JEUDI 26 FEVRIER 1987

   Réveil à 6h30; c’est l’ambiance dans la chambre, c’est la première nuit passée sans me réveiller, j’ai la forme et un petit mal de tête …

  (à partir d’ici, c’est Jean-Pierre qui écrit, prenant la place de Poncho…)

     La porte vibre: C’est cela, on vient nous réveiller, le train de Cuzco part à 7H20.

 Le ciel est serein, et dès notre lever, nous nous dirigeons sac au dos vers un bâtiment qui devrait ressembler à une gare mais qui n’a pas l’air d’en être une, bref, nous suivons deux autres touristes sac au dos qui nous mènent dans une espèce de salle d’attente lugubre.

 Philippe se dirige directement vers un banc vert vite repéré et il s’y assoit; je fais de même; un monde grouille dans cette pièce à moitié sombre.

 Des vendeurs arrivent et présentent leur foutue camelote composés de tapis et ces trucs genre ferrailles à se mettre au coup et biscuits : Pas intéressants ; ils sont fatiguants et énervants, surtout de si bonne heure…

  Cho achète de la bouffe et achète un petit pain fourré de légumes qui n’est pas trop mauvais, tandis que la tête de Phil. fait des siennes ; aaah! encore à cause de cette foutue altitude pleine de caprices…

 Une porte à deux battants s’ouvre et la foule se presse à la sortie. Attention aux bagages, Cho montre nos billets et nous nous précipitons dans un wagon jaune et rouge style Pérou (eh oui, nous y sommes!). Hourrah, nous avons les places réservées 13,14,15,16, qui se trouvent côté est comme le dit notre inséparable guide ( celui du routard… ).

  La traversée du lac est assez longue , eh oui, on l’a tellement vu, bref… Le paysage plat est égayé par une multitude d’oiseaux d’eau qui volent dans tous les sens ; le paysage est représenté par plusieurs tonsde vert différents; nous faisons plein de clichés du train et du lac. L’arrêt du train à Juliaca est interminable, on décroche et raccroche des wagons sans arrêt: Attention, vite! fermons notre fenêtre, des malandrins viennent lancer des ballons remplis d’eau.

 Durant l’arrêt du train à Juliaca, des marchands de camelotes défilent sans arrêt dans le wagon. A l’arrêt suivant ils viennent même avec des charognes de viandes un peu puantes que nos voisins achètent et dévorent.

 Quel paysage plat et vert, les montagnes encore lointaines se rapprochent à fur et à mesure que le train avance, c’est long.

 Cho déballe les biscuits et les raisins secs , Ponch rigole et phil a mal de tête. Un Aspro le soulagera. Mes coups de soleil me piquent à tout casser; le train avance lentement.

 Tout à coup, J-P pousse un cri, que se passe-t-il?

 C’est pas grave, il a seulement aperçu un lama broutant dans un champs.  Plus tard, la même comédie recommence avec Ponch apercevant un vrai pont suspendu.

 Arrivés à une petite gare au milieu des lamas, moutons et tourbières au pied des sommets enneigés, le train redescend dans une vallée à la végétation luxuriante et rivière tumultueuse et grossissant: C’est la rivière URUBAMBA ,celle qui rejoint l’Amazone à Iquitos; c’est très important, car sans s’en rendre compte nous venons de quitter le bassin du lac Titicaca c.à d. de l’océan Pacifique pour entamer celui de l’océan Atlantique.

 Des montagnes vertes ,coupées pas des vallées à la terre rouge longent la rivière.

 Cette rivière est elle-même encaissée dans une vallée en forme d’U avec roche très fiable et une végétation de plus en plus luxuriante et d’eucalyptus; n’oublions pas que le train descend progressivement et que ,vu que nous nous trouvons pas loin de la ligne de l’équateur, la végétation est normalement de type tropical.

 Le chemin de fer est maintenant bordé d’agaves géants: Tiens, voilà des saules pleureurs; par là nous voyons quelques cactus; nous mangeons biscuits, raisins secs et autres grains dont j’ignore le contenu; le voyage paraît tout à coup moins long, car c’est devenu vraiment super,ici.

 La symphonie des Canon et nikon a recommencé, car Ponch a vu encore un pont.

 Il commence à faire noir et il ne faut pas croire que notre wagon est éclairé, toutefois une lampe reste allumée en direction des bagages ,proie faciles aux voleurs.

 Cho joue avec ma lampe rouge .

 Des éclairs brillent à l’horizon et tout à coup après un virage des multitudes de lampes brillent, c’est une grande ville, c’est Cuzco. Notre voyage a duré quinze heures.

 Un espèce de quai fait office de gare.

 Plein de monde et des gens agrippés derrière une grille nous regardent comme des affamés: Eh oui, c’est la misère…

 Un taxi nous mène à la place San Francisco où on dort à l’hôtel « El Sol », un repos super après 12 heures de cahotement à 3800m. d’altitude.

  

   VENDREDI 27 FEVRIER 1987

  Cuzco se lève sous la bruine.

 Phil et Cho ont bien dormi, fini les maux de tête de Phil.

 Ponch a super bien dormi quant à moi, les sinus font des siennes, mais que dire de Cuzco!

 Les jus d’oranges vites découverts à la place San Francisco sont les meilleurs ; le soir, il n’en auront plus, dommage, mais on en aura vite découvert d’autres en face de la rue El Sol.

 Cusco est vraiment super; c’est le « nombril du monde » niché à 3800 m d’altitude possède une multitude de marchés de toutes sorte.

 Phil et Poncho découvrent dans l’un de ces marchés les plaquettes d’incas ,les bijoux, bracelets et bien d’autres, tandis que Cho a aperçu un super jeu d’échecs .

 Quant à moi, je suis à la chasse à la flûte de roseau où de bambou; le bambou étant plus solide…

 Nous passons beaucoup de temps aux jus d’oranges et aux cartes postales.

 Nous découvrons les vrais murs incas qui servent ici, comme fondation de bâtiments ,ces derniers ayant été démolis par les espagnols durant l’époque de leurs conquêtes.

 Près de ces murs nous surveillons trois petits « couillons » qui nous ont repérés : Ponch les surveille avec des yeux de hibou; nous nous souvenons du change de nos devises en rue à Cusco…

 Pour les jours qui viennent, le programme est vite réalisé. Il faut se rappeler le poulet rôti à la baisse …

 (à partir d’ici, Ponch reprend la relève…)

  Le soir nous faisons une petite promenade dans les rues très animées de Cuzco .Ici, nous sentons un certain désir d’expansion de la ville. Un progrès dans le niveau de vie des indigènes .

 Le soir, on nous prévient de nous tenir ensemble pour éviter les vols des rues chaotiques.

 Nous découvrons l’intérieur d’une église à côté de la gare: Celle-ci est remplie de fresques entourée d’or pris par les conquistadors aux espagnols: Cette église date probablement de ce temps là.

 Cuzco, capitale des Incas ,tout est axé vers la tradition indienne, à part la langue ; nous découvrons des merveilles sous les lampes du soir; nous visitons encore quelques camelots  puis nous nous installons afin de discuter la suite de notre visite . J’ai acheté aujourd’hui, à outrance ici à Cuzco: J’y ai vu de nombreuses merveilles; Cuzco est vraiment la perle d’Amérique latine : Merveilles des rues ayant encore conservé des murs Incas, des maisons aux accents espagnols avec balcons; merveilleuses rues tortueuses et montantes.

 Le soir, nous faisons connaissances avec le marché indien à côté de la gare : Nombreuses boutiques et camelots, merveilles de couleurs et de diversité.

 Cuzco est le premier endroit de notre voyage où je me sens séduit : Notre hôtel sur la place San Francisco est digne d’une hacienda d’un vieux film de Zorro: Cour intérieure entourée de fleurs, escalier et balcon qui donnent sur des chambres bien asticotées. Nous rentrons vers 9h30.

 SAMEDI 28 FEVRIER 1987

 Nous avons parcourus les alentours de Cuzco à pied. Quelques ruines Incas. Nous avons découvert le haut de la ville , les rues tortueuses et les nombreuses églises type espagnoles.

 Toutes ces ruines sont splendides mais on explique difficilement la construction (le pourquoi): C’est tout plein d’énigmes, ces constructions Incas . J’ai tapé trois films aujourd’hui.

 

                                                 

 

 Il faut croire que la forme de leur construction avait beaucoup d’importance vu d’en haut.

 Ici, plein de mystère plane: Il y avait 4 constructions préparées sur une montagne dominant Cuzco: Cela ressemblait plus à des château-fort.

 Ce fut une journée purement culturelle assez éprouvante. En fait, l’amphithéâtre a été découvert il y a un an et les trois autres constructions servaient de lieu de sacrifices .

 Le nom de ces ruines sont: Saqsaywayman; Qwenca(amphi), Quka pukara.

 En haut de la montagne dominant Cuzco, se dresse un énorme christ blanc, juste à l’endroit où l’on avait découvert 4 ruines: Il se trouve à un point vraiment où il ne faudrait ne pas être aperçu à la façon du Christ de Rio.

 Nous avons bien marché et le soir, c’est un bon dîner que l’on s’est payé avec les habituels jus d’oranges qui sont, ici, vraiment délicieux.

 Nous nous préparons à 3 points importants du voyage qui suivront:

             1°) Pisac et la vallée sacrée,

             2°) Machu-Pichu

             3°) Peut être la marche de l’Inca.

  En repartant dans Cuzco à travers ses rues tortueuses et très animées, nous nous laissons convaincre par un jeune guide du nom de Ricardo pour nous montrer la marche de l’Inca sur environs six kilomètres : Il a l’air d’un petit âne bâté: Sa petite boule paraît être honnête: On l’accepte: O.K. pour la marche le lundi 2 mars.

 Nous arrivons à l’hôtel où l’on nous informe qu’il n’est pas possible de prendre un billet aller-retour + pullman + entrée que si l’on reste qu’un jour. Tuile alors! Le patron de l’hôtel accepte de garder une partie de nos bagages .

  Demain, rendez-vous à 8h00 pour un parcours qui nous mènera à travers la vallée sacrée-Nuit paisible…

  DOMINGO 1 MARTO 1987

 Petite douche et mise en forme. Réveil général, nous payons 15 intis chacun et embarquons dans une Toyota Hiace très peu remplie ;nous tournons dans Cuzco pour y chercher des touristes à leur hôtel; ceux-ci sont chiliens, brésiliens, argentins et canadiens.

 La break descend full vers la vallée sacrée, elle dévale à toute pompe le paysage accidenté et formidable.

 En quittant Cuzco, vu que cette période-ci se trouve être celle du carnaval, nous avons assisté à un étrange spectacle en longeant les rues.

  Des gens, dont surtout des jeunes s’amusent à jeter des seaux d’eau vers les véhicules ;comme il y a souvent des bâchés non couverts, les gens se trouvant dans les bennes sont trempés jusqu’aux os; c’est vraiment très marrant; les gens visés ne râlent pas trop et acceptent très bien la plaisanterie : Ils sont mouillés mais souriants. Une scène géniale  vu le malheur successif d’un motard et son passager qui se sont payés la bagatelle d’une dizaine de pains et de rafraichissements.

 Malheur dans les mini-buses à ceux qui laissent les carreaux ouverts; c’est vraiment marrant, les lanceurs d’eau attendent le passage de quelque victime . Quel pays quand-même!

 Il est maintenant dix heures environs et nous serpentons la montagne avec le pilote qui faisait grincer les roues à tous les virages : Le ravin n’était pas trop loin et nous étions très à l’étroit dans le mini- bus qui souffrait lorsqu’il fallait grimper des pentes très raides . Nous étions entassés à 15 là dedans.

Le chauffeur faisait  de temps à autre un commentaire en espagnol .

Cho est tout trempé ; il est sorti de la camionnette à demi-corps pour prendre une photo d’un sommet enneigé qui lui était opposé .

Il ne vit que trop tard les lanceurs qui furent trop ravis de la belle mire .

Vlan! Et trois seaux d’eau y passèrent! Quelle rigolade .

Nous clichons le paysage en roulant : les pellicules vont un bon train depuis notre arrivée à Cusco .

 Nous passons une rivière et ensuite Pisac, où se pressent des indiens allant au marché et à la fête folklorique .

 Nous atteignons après une très rude escalade les ruines de Pisac . La montagne est striée de lignes parallèles ; ce sont les balcons en dessous des ruines . Cela leur servait pour les cultures .

Nous empruntons un petit sentier taillé dans la montagne ; nous sommes haut, dominant la vallée, il fait radieux .

Je cliche et suis ébloui par la vue de ces ruines .

Au bout du sentier se dressent les ruines inférieures, avec vue sur la vallée.

Escalier abrupt vers deuxième niveau qui a l’air d’un endroit de culte . Je photographie mais la vue des autres touristes me gêne car il y en a beaucoup . Tant pis! Je jubile, c’est formidable . Tout le monde part et moi je les suis mais en retrait . Pour finir, nous n’eûmes pas le temps de visiter le troisième site, on dût m’attendre .

La seconde visite est celle de Pisac, après y être arrivés vivants avec un chauffeur fou .

Le marché indien (plutôt pour touristes) et le village sont pittoresques, il y a de la musique au loin . Je m’enfonce dans les ruelles étroites  et passe un contrôle ( dix intis ) . Je vois une grande cour où une grande masse d’indiens font des chants et danses folkloriques . Quel festival de couleurs, quel peuple de beauté . Une petite étincelle de vouloir tout photographier me prend un peu, comme en Inde .

Bref, mon âme de reporter reprit le dessus . Des indiennes sez cachent le visage à la vue de mon canon . M’en fous! Je mitraille ou plutôt je ravage malgré une légère bruine .

Sur cette place, que de groupes, de beaux costumes, d’ambiance . Je ne partis qu’après avoir gaspillé plus d’une peloche rien que sur Pisac ! J’avais compris que le pilote guide organisateur avait donné deux heures trente pour la visite alors que ce n’était que trente minutes . J’étais un tantinet en retard.

Dans le bus on nous regardait avec des regards interrogateurs . Des fous!

Clic, clac, les appareils sans arrêt . On se dirige vers un restaurant où on peut manger et boire, ensuite, visite d’un village où ne vivent que des descendants d’incas . Celui-ci est traversé par le canal inca . Une belle rivière traversant une place à toute puissance .

Ici, même admiration, j’ai acheté deux bonnets en alpaga . Nous avons bu un très bon jus d’orange avec JP.

La lumière est diffusée par la brume du ciel . Dans cette vallée, à cette période de l’année, le soleil parvient rarement à transpercer la couche de brume .

Nous arrivons à Chincheros, village bien haut perché . Nous escaladons les ruelles où la boue nous fait glisser . Il y a des rues en escalier faites en pierre . L’église surplombe les ruines d’un temple inca .  A  l’extérieur du village, quelques ruines mais moins impressionnantes que les autres .

Après mûrs marchandages avec une indienne du village, nous achetons des pulls au dessin inca typique .

Il fait nuit et nous rêvons d’un bon lit et d’un bon gueuleton . Quelle merveilleuse journée . Fatigue extrême stop, préparez bagages stop, change stop acheté les vivres pour les deux jours suivants . Cela s’est arrangé pour les tickets . Se laver, stop, dormir .

(la suite est écrite de nouveau par J-P)

Lundi 2 mars 1987

Lever à 7h . Ricardo était là avant l’heure, 7H15 à la place de 7H20 . Notre petit guide avait son petit sac bien préparé . 2 poulets, une vingtaine de pêtits pains, deux sachets de biscuits salés, deux boites de fruits, deux boites de poisson , 1,2 kg de fromage salé, 4 boites de jus d’orange, deux litres d’eau . Telle était la quantité pour notre pique nique pour ces deux jours de marche . Un sac bien rempli que cho et Philippe portaient jusqu’à la gare San Pedro , lieu de départ des trains pour le Machu Pichu .Eh oui, celui-ci n’est accessible qu’en train ! On le saura plus tard car la vallée est tellement encaissée qu’au ne saurait y creuser une route . Le train rouge et jaune est composé d’une nouvelle voiture de 1985 et roule sur des rails dont l’empattement est très étroit .

Après avoir quitté Cusco, le train avance et recule chaque fois qu’un mécanicien sort pour changer l’aiguillage, ce qui permet au train de monter très haut en altitude, pour redescendre le long d’un affluent de l’Urubamba,

rivière de la vallée sacrée des Incas . Le paysage est fantastique et en plus il fait très beau . De plus nous bénéficions d’une petite musique agréable . Notre petit guide fait son travail à merveille. Machu Pichu se trouve au sommet d’une crête très abrupte . Je n’en ai jamais vu de pareille! De plus la différence de niveau est énorme . L’Urubamba coule à grands flots à travers cette tranchée profonde et on est émerveillés de voir la végétation luxuriante qui recouvre cette vallée .

 Un « Pullman » c;à d; mini-bus, nous mène de la gare au site par un chemin presque pas carrossable . Nous sommes secoués sans arrêt sur des lacets qui montent et qui n’en finissent pas , il faut s’imaginer que, comme il n’y a pas d’accès par route ces mini-buses ont du être amenés par la voie ferrée: Le gabarit des tunnels font penser que ces bus (il y en a environs une quinzaine) ont du être dessinés en fonction.

 Arrivés à l’entrée du site nous avons tous le souffle coupé; nous ne savons que dire…

 Bref, nous avons déjà entamé la très dure montée du chemin des Incas qui nous mènera à notre but.

 Ricardo, notre petit guide de seize ans, marche en amont…

 Poncho porte le sac de vivres et il a déjà faim. Vingt minutes plus tard, c’est déjà le pic-nic, avec poulet, poisson, pain et boisson…Ah! qu’il fait chaud, nos bras attrapent des brûlures dues au soleil du zénith. Un mouchoir me servira de protection.

 Que de clichés ont été pris dans le train et durant cette promenade: Canons et Nikon travaillent à la perfection; le bruit des obturateurs se mélangent avec la forêt.

 Plus loin, des escaliers « scerpes » puis traversons des ponts incas à moitié pourris. Attention! Ouvrons l’œil, attention, plus loin, des panneaux indiquant de se méfier des snakes brrr…

 Attention au vertige, Philippe photographie un lézard et continue la chasse photo sur des papillons magnifiques qui changent de couleurs en volant.

 Cho ressemble de plus en plus au soldat de la jungle (Cfr. Spirou et Fantasio: Les prisonniers du Bouddah)

 Ponch se prend pour « Rambo »; il est couvert de boue et de fougères ; son cri se répercute dans toute la vallée.

 Quant à moi, j’ ai presque retrouvé mon biotope, la forêt, mais si elle est, ici, couverte de bambous, de fleurs multiples et de temps en temps (eh oui…) de fougères arborescentes , comme dans la préhistoire, on ne va plus vanter la construction des anciens Incas, mais ils ont réussi un exploit fantastique en réalisant à travers précipices sans fin…

 Le village de Wanawaya (Winiwana?) se trouve perché à une heure de marche maintenant et nous cache quelque chose qui sera pour nous assez extraordinaire…

 Une maison de réception dominée par cinq ou six petites maisons dans lesquelles on peut dormir nous attendent,et aussi beaucoup de Fanta frais.

 Ricardo y rejoint ses nouveaux clients et retourne loger dans les ruines de Machu-Pichu.

 Des Suisses qui dorment dans le même bâtiment que nous, nous conseillent d’aller voir des « ruines » un km. plus loin. Mais quelles ruines!

 OOOh! un cri.

 Un cri d’émerveillement poussé par Poncho nous vient au détour d’un sentier   » Venez voir… »

 Un panorama époustouflant se présente à nos yeux émerveillés: De vieilles ruines apparaissent à l’avant plan et une chute d’eau à l’arrière-plan. Tout cela dans un cadre de verdure splendide. Le crépuscule arrive et le concerto pour « Canons  » et « Nikon » recommence; les marchands de films en ont pour leur compte.

 Pierres numérotées, jardins, aspect de silence de l’entourage, bruit de cascades, tout cela fait partie de ce cadre on ne plus grandiose. Le bruit de la rivière dans la vallée, le jeu des nuages devant les parois, tels sont nos émerveillements devant tout cela… Sans oublier le système d’irrigation d’eau sur les jardins suspendus ultra-perfectionnés: A croire que les ingénieurs de notre époque y seraient incapables; de plus, ces Incas ne connaissaient pas le papier donc pas de plans.

 De retour à l’hôtel, à la nuit tombante…

( Ici, Poncho continue le récit…)

    Je ne parvenais pas à décoller la vue d’un panorama aussi merveilleux: Il régnait, ici un tel mystère qu’il était interprétable.

 Ces ruines étaient là et j’eus l’impression d’avoir été le premier à les découvrir, les merveilles de Winiwana.

 Nous nous sommes photographiés tous les quatre, très enthousiastes; la végétation extérieure devant les montagnes majestueuses . Quel cadre! avec ses deux cascades qui surgissent du fond de la montagne. C’est le paradis à l’abri des regards et de la perversion des hommes .

  Donc, je restai seul à contempler littéralement cette vue pour l’encrer au plus profond de ma mémoire.

 La brume apparaît et apporte un voile de mystère supplémentaire au paysage: C’est un pays de contes de fée et terrifiant à la fois, par sa nature grandiose.

 Ce voile de brume enveloppe maintenant quasi toute la montagne. Nous distinguons à peine l’Urubamba dans la vallée. Les ruines se transforment en ombres fantomatique: Tout cela s’accompagne d’une augmentation de silence qui va devenir ténébreux: Il n’y a plus maintenant la brume du silence et la fraîcheur.

 Je passai un laps de temps indéfinissable seul, sur le sentier à me remplir de visions et d’émotions. Brusquement, je sentis qu’il était temps de rentrer; mon esprit expliquait trop mon imagination; j’étais au pays de l’irrationnel de l’inexpliqué où toute la nature était conductrice de mes impulsions : Pas possible de voir les dieux. J’étais trop haut dans les cimes des Andes. Pas vu des condors, ces animaux arborés par les Incas car eux pouvaient de quelques battements d’ailes survoler ces montagnes et nous, petits êtres humains vraiment perdus dans cet espace de terre et d’air.

 Le sois tombe donc quand je pris la marche vers notre « bungalow » où m’attend un lit.

 Un lit pour dormir et non pour s’engouffrer au cœur du mystère Inca: Mon esprit, cette nuit , visitera les ruines de Wini-Wana.

 Je m’avançai donc dans le sentier où la végétation n’était plus qu’un toit . La nuit était trop profonde, maintenant.

 Mon imagination travailla très fort; j’eus de drôles de pensées, l’impression me vint que j’étais la terre que je fus végétal fourmis.

 Le silence sonnait de loin entrecoupé par le bruit des arbres et de certains insectes. Il fallait que je me presse, il faisait complètement noir, plus possible de distinguer quoi que ce soit, et comme le sentier sinueux devenait de plus en plus étroit ,il fallait redoubler de prudence si on ne voulait pas tomber dans la rivière plusieurs centaines de mètres plus bas.

 J’étais très fort de moi- même comme cela m’arrive peu de fois ;je mesurais chaque pas calculant l’espace où je posai mon pied.

 Enfin, après une dernière ascension, je vis une lueur, c’était une maison du village, j’y rejoignis Philippe et J-P dans la lueur moite de la nuit, nous dominons vraiment la vallée de l’Urubamba ; nous ne voyons plus que les sommets les plus sombres avec quelques nuances de gris dans le ciel sombre: J’avais la nette impression d’être plus proche de quelque chose d’irréel et d’indéfinissable. Nous débâtâmes la nuit du mystère du pays inca . Vraiment grave dominant ce paysage ; tout n’était plus que des ombres , un paysage immense d’une tranquillité éternelle.

 Ici est l’endroit où le temps s’arrête pour vous donner le plaisir de vivre très intensément.

 De temps à autres, des orages surgissaient entre les montagnes merveilles d’épée dans le ciel sombre. Ici, la nature est cinéma etc…

 Après des minutes et des heures nous allâmes nous coucher car, demain il nous faut faire le chemin inverse c.à d. vers Macchu Picchu qui veut dire Vieille Montagne en indien.

 MARDI 3 MARS 1987

    Comme promis la veille, J-P me réveille à l’aube. Ce que je vis au dehors ne m’incita pas à me lever: Ce n’était que brume épaisse. Je me rendormis donc.

 Peu de temps après, je partis avec Cho vers Winiwana; Phil et J-P estimant le temps trop néfaste filèrent déjà vers Macchu-Picchu.

 En altitude, la brume du matin commençait à monter, et ce que nous vîmes là-bas fut encore plus envoûtant: Nos ruines bercées dans une brume magique; le temple de la jungle féerique. Quelle végétation, quels moments privilégiés, ces moments qui se comptent sur les doigts d’une vie.

 Nous nous décidâmes et partons à contre-coeur; nous fîmes la route, c.à d. le sentier à une cadence d’enfer; nous transpirâmes très rapidement et intensément. Cho pris la tête du « convoi « ; nos coeurs martelaient nos poitrines. Exténués au bout d’une heure, je décidai de m’arrêter pour me rafraîchir. Cho était rouge pivoine. Sans le savoir nous nous étions arrêtés à cent mètres à peine d’un poste où on payait le droit de traversée du chemin de l’Inca.

 Ce point domine le Macchu-Picchu et devait probablement servir de relais sur le chemin de l’Inca. Nous avions d’ailleurs rencontrés deux autres ruines auparavant, ainsi que des ponts en bois dominant le vide Brrr… En cas d’imprudence, nous risquons environs huit cents mètres de chute .

 La brume s’était levée et nous haletions encore. Nous aperçûmes J-P et Phil. qui nous attendaient, assis au relais. Nous continuâmes une descente d’enfer vers le Macchu-Picchu; plus bas nous prenons quelques photos du site merveilleux.

 Ce site est impressionnant et est divisé en deux par une allée parsemée de plantes ; je clichai de tous les endroits possibles deux cartouches et demi,au moins.

 Vers deux heures nous entamons notre descente vers la gare et attendons le train de quatre heures pour atteindre Cuzco vers sept heures trente. Les lumières des wagons sont éteints et entendons la musique d’El Condor Passa. Les lueurs de Cuzco étaient mirafioriques ; nous sommes sales, pleins de sueurs et puants. A l’arrivée à la gare, les gens se précipitent hors des wagons . Nous nous ruons à l’hôtel où nous nous ruons dans un bain bien mérité et contents de retrouver le confort de notre chambre d’hôtel.

 J-P se rue à la douche, nous nous lavons en vitesse, car Ricardo nous attends pour aller au restaurant, c’est la forme, je vais voir pour l’achat d’un jeu d’échecs mais sans réussite.

 A l’intérieur du resto nous attendait un verre de Pisco soul offert par le patron. La révélation des cocktails super; nous avons bien dégustés mais trop. Un gamin, vendant des cigarettes à la pièce, nous fit signe qu’il désirait manger les patates sur les assiettes que nous avons repoussées ; nous lui fîmes signe de ne pas se gêner, mais celui-ci se méfiait de la réaction du patron qui, visiblement n’aimait pas ce genre de gamin à l’intérieur de son resto.

 Nous lui cachâmes alors du pain. Le gosse s’empiffra; il nettoya toutes les assiettes puis il s’en alla en nous remerciant  avec le visage assouvis; visiblement en forme ( content d’avoir passé des jours un peu extraordinaires ) nous cherchâmes un bistro à pisco soul.

 Dans les vieilles rues de Cuzco, un son reggae nous décida à aller dans un bistrot assez louche style dilage de came: Patron sympa, bonne musique mais pas de pisco « Tula libre à 16 intis, tu rigoles, quoi! » . Il les a tassés de salauds, ben quoi, on continue la tournée avec le petit Ric qui, visiblement était enchanté en notre compagnie; il connait, ici, beaucoup d’endroits. Nous continuons à visiter de drôles d’endroits où il n’y a plus de pisco.

Nous finissons par atterrir dans une boîte à côté de la Plazza di armas ; on y boit du « Tula(?) » pour 20 intis; la musique est vraiment super; qui aurait cru en un disc- jockey si doué ici, au pays de l’inca? J-P ouvre la danse HOP REGGAE HOP ROCK etc… Nous buvons bon train et s’amusons bruyamment. Cho n’en peut plus devant une anglaise. L’endroit est assez space, bref,il devrait nous arriver quelque chose d’extraordinaire cette soirée là. A tour de rôle deux nanas viennent me causer. Pendant ce temps cause avec un habitué, de quoi? En fait, le type était un mec et lui a proposé les deux nanas en location. La nana n’arrête plus de me coller (elle est grosse),n’en ait rien à foutre! Cho va au bar et demande One Coke, le serveur s’approche et lui murmure que c’est 10 $U.S. Il s’est trompé de client, Cho a eu son coca. Les deux putes racolent Phil qui les remballent gentiment. Il est deux heures du matin et un peu beurré, nous rejoignons l’hôtel après une nuit assez dingue (danse,boisson etc…). Cho a essayé d’embarquer l’anglaise mais s’est retrouvé seul au lit et avant nous; il râle.

  Ce fut donc nos dernières heures à Cuzco car « tantôt » nous essaierons de partir pour Lima sans réservations et même pas inscris en waiting list; cela promet…

  MERCREDI 4 MARS 1987

 Nous nous réveillons avec une petite gueule de bois. Il fait très bleu dehors. Nous faisons nos adieux et payons le logement, bien sûr. Taxi aéropuerto et on nous signale que nous sommes 19 en liste d’attente. On espère pas trop pouvoir partir. On insiste avec les moyens du bord. Les passagers normeaux passent et les miss aussi et nous sommes toujours là pas plus avancés. Pour finir,nous pouvons embarquer tous les quatre. Quelle chance avec nos avions, super, voyage vers Lima avec Faucett.

 Riquette etc…Enfin, arrivés à Lima à 11h. environs. Comme la première fois,chaleur écrasante et moîteur tropicale. Duros. On sort de l’aéroport, marchandage, direction hôtel Las Casonas où il faut marchander de 650 à 400 intis la chambre. On s’installe, odeur de moisi et de poussière, l’hôtel n’est pas un quatre étoiles quoi! J-P et moi-même se reposons dans la chambre. Phil et Cho reviendront en nous proposant un rancard avec des péruviennes ce soir même. Faut voir, Cho est tout fou pour moi . Cho et Phil se rendront à l’endroit du rancard. Les nanas nous y rejoignent, pas fameuses ces filles trop rondes mais sympas. On se tape des jugos à la Plazza di armas . Cho choisit la mieux; Phil et moi s’en foutons. Fabiola visiblement se colle au train; elle parle l’anglais et n’est pas moche. On se prend un tacard type coccinelle pour se rendre vers les quartiers chiques de Lima. Nous traversons la ville qui prend de vraies allures de capitale cosmopolite. Grand rue traversant Lima avec pas mal de circulation. Nous sommes serrés à l’intérieur du taxi. J’y suis assis ainsi que Cho avec les deux nanas, autant dire que les « limatiennes » sont assises sur nos genoux, cela ne leur déplait pas du tout. Echange de paroles, difficultés de compréhension, espagnol,english, akbar frances? No senior; le taxi coupe littéralement la circulation; je suis en forme, j’ai troqué mon jeans puant contre un autre pantalon plus présentable; il fait chaud et serré dans ce taxi, l’autre nana me fait des siennes, Phil est devant avec le chauffeur et Fabiola. On se bidonne bien. Bon, je paie le tacar et sans marchander. Nous nous tapons une boîte au nom très recherché de Las Texas où un truc du genre. Intérieur signé, mais pas un chat. On s’assied et la Fabiola me réchauffe déjà tellement le derrière qu’elle me fait comprendre: Annonce direct de la couleur, je n’ai qu’à me servir si je le veux. Veux pas encore non! Phil est coincé par la Katty (Origine allemande). L’autre me baratine en anglais; je ne pige pas tout. Phil et Cho se sont faits passer pour des élèves pilotes où je ne sais quoi, grave! Les nenettes ont eu l’impression d’avoir trouvé les idoles du siècle; Fabiola me lit les lignes de la main, elle en profite pour gagner encore quelques mètres vers moi mais ma parole on se fait chasser comme des pin ups des Champs élises; nous buvons des piscos, nous dansons sur une musique pas très terrible. En slow, Cho est une vedette avec la nenette, ensuite je me fais délicatement invité; je ne refuse pas car je dois rien payer pour voir, elle se serre toute dingue contre moi; c’est marrant des slow avec une nenette d’une tête en moins. Les nanas n’en peuvent plus et je dois respecter ma réput. de grecos au pays de coucaracoucos. Elle me file un patin, mais un patin, on aurait cru qu’elle n’avait plus embrassé depuis des lustres, où plutôt, elle embrassait comme une nymphe que l’on a gardé au moins deux ans en prison. Une tornade, je n’ai plus d’air; elle remet cela, m’arrache presque les lèvres , du calme, un européen se mange calmos et en douceur; faut en laisser un peu pour demain matin, tu sais c’est un peu comme la tarte à la prune. Trans. Moi où plutôt nous et je dirais plutôt nous seuls entrelacés sur la piste , cela me faisait vachement marrer. Phil n’en peut plus de repousser les ardeurs de Katty, brusquement devenue Gretta, la louve des incas . Il est marrant, car, lui résiste, mais avec tact. Cho,lui, a envie de sa cavalière mais celle-ci est dure à la détente, mais quand même, on a dansé longtemps sur toute sorte de musique. J’avais l’impression que la boîte nous appartenait. On s’est défoulés et surtout transpiréq;  je me suis tapé un disque new wave en dansant à la style kangourou. Vachement athlétique. Je ne suis plus qu’une boule de suif. Phil remarque quelque chose, serait- il anormal? Non, il résiste comme le vieux fort; ilest temps de partir, mais avant, Fabiola m’entraîne dans un coin sombre pour se faire piloter et me demande 100 fois si lèon viendra demain au rancard. Je crois qu’elle ne se fait pas trop d’illusions et comprend que l’on ne perdera plus de temps avec elle. La  Fabiola montait comme une dinge rien qu’au contact de mes mains sur quelques parties de son corps etc.. On les revoie et prit un tacard en demandant où l’on terminerait la virée . Cho a du dégainer le pèse dans la boîte et s’est permis de tout payer. Moi, je n’aurais payé que nos consommations . Eh, m’enfin, le chauffeur me dit qu’il y a un boxon de luxe pas loin quand il a compris que l’on cherche des nanas . No, une boîte normale, on zone dans le Lima chic, on rentre dans deux boîtes super, mais super vides puis nous décidons de rentrer, car il est environs minuit eh oui, comme Cendrillon.

  Le couvre- feu est toujours d’application à Lima; on se marre dans la chambre . On embête le pauvre Juan Pedro qui dormait à poings fermés.

 JEUDI 5 MARS 1987

  Nous nous sommes réveillés assez tard,( une fois n’est pas coutume ). Les bruits extérieurs de la populace nous empêchent de finir un repos dûment mérité. Nous avons l’infinie chance d’avoir en face de l’hôtel un magazine de distribution de boisson, alors les bouteilles n’arrêtaient pas de clinquer lors du chargement dans les camions . La chambre était déjà baignée d’une fine lumière passant par un des stores extérieures .

 Petite douche pour se réveiller ; il est difficile de régler le dosage en eau chaude où froide, c’est la politique du tout où rien; bon gré, mal gré, nous décidons d’aller visiter le « restant » de Lima. J’allai chasser le « monstre » ensuite c’est au tour de Phil. Lorsque J-P y alla, il ne réussit qu’à les faire réapparaître, ce qui fit déborder le cabinet  et provoqua un écoulement vers la chambre du bas. Il faut dire que si l’on ne changeait pas de chambre maintenant, il y aurait l’odeur à notre retour . On nous « muta » donc vers une chambre voisine ; celle- ci sentait encore plus où moins le moisi quand on y pénétra , j’éternuai pendant un quart d’heure; c’est bourré de poussière; nous y installons notre barda; il fait étouffant, on se narrait des mauvais services dans cet hôtel; nous restâmes déjeuner dans le petit snack  en face. Pas mauvais du tout!

  Ensuite nous descendons dans une immense salle de billard  où tous les joueurs se payaient des tronches vraiment graves ; très style salle de jeux, amerloques en fumés et sentant le rance ,le fauve et la pisse, ici, c’est un monde souterrain; tout le monde se considère comme un intrus, des tronches de chicanes, mal rasés, cheveux gaminés coiffés à la valantine . On nous scrute du regard, on zone, on cliche. De l’autre côté des tables où l’on joue bruyamment au cartes, le patron lave quelques verres avec un air complètement absent . Néons dominante verte. Les boules claquent sur le tapis vert. La passe amerloque. Maintenant on est admis à admirer. On passe entre les différentes tables. Ambiance malfrat. On décide de ne plus porrir dans ce trou à rats. Dehors un type semble surveiller les allées et venues et l’accès à l’entée .Pas demander ce qu’on y mange à l’itérieur. Bouffée d’air un peu polluée quand même. Cho va joindre sa dulcinée vers trois heures . On zone dans Lima au hasard d’une rencontre où d’un événement; on se laisse emporter dans la masse humaine à travers les ruelles très animées.

  Adjacent au palais d’Alan de Garcia,(le Présidente),il y a une rue de magazines de chaussures. Je foille bien des modèles, misère, le flash des godasses blanches style golfeur des années 50; la classe des pompes du drageur d’Acapulco. Je m’engouffre et en demande le prix. 1450 intis, chero, et payable en dollars. J’en obtiens 20$. Le change est très favorable car normalement elles devraient être à 75$. En feignant de ne pas être trop pressé de saisir l’aubaine, j’avance les 20 $. La patronne ne sachant que faire des chaussures de ses deux mains, insiste maintenant pour se faire payer en intis. M…, c’est râpé. J’essaie de marchander deux paires. Rien à faire, elle s’est aperçue que les pompes me plaisaient.

 Nous nous tapons un cola dans un café avant de visiter les catacombes ainsi que le couvent qui l’abrite. Phil se fait racoler d’une belle petite étudiante; elle propose des danses péruviennes qui nous intéressent. Sympa, je lui dis de se faire passer pour ma cousine éloignée et venir vérifier le prix des pompes ; je lui ai glissé à l’oreille d’essayer de marchander, et elle nous accompagne sans aucune hésitation.

  Là bas  la grosse patronne nous regarde avec un regard circonspect, quant au patron, il ressemble à Fidèle Castro. On ne sait pas marchander, et on s’en va boire un éventuel vingtième pepsi dans la journée.

 Nous rejoignons J-P et Cho Hoï-ming de son prénom vénérable; on drague la gonsesse qui a l’air de s’intéresser à Phil ainsi qu’à ma noble personne. Elle est rusée, personne ne sait qui elle vise. Je fais indirectement des propositions répétées, elle apprécie, elle aime mais me traite de petit coquin. On discute et on lui fixe rendez-vous à 8h ici- même. Auparavant on lui dit que peut-être on prendrait l’avion aujourd’hui mais si on le rate on vient pour rencard. On se tape le couvent avec guide, pardon! Nous visitons « l’immeuble » en ruine qui tient encore debout que par la volonté de Saint Bernardin et de Saint Eustache patron de la ville.

 Vétuste mais beau et riche, une grande cour intérieure avec colonnades et jardin mezzanine. Dans les couloirs, autour du jardin, des tableaux dignes de Rubens et des autres choses de cette époque, de 1690 environs.

 Nous nous tapons les catacombes , les caves remplies non pas par des bouteilles de vin mais par des bacs remplis d’ossements humains très vétustes.

 Nous refaisons surface, et admirons le très beau palace des franciscains.

 Nous nous dirigeons ensuite vers le musée de l’inquisition où l’on tombe sur une belle guide parlant le français, je prête attention à ses yeux et en oublie les explications qu’elle donne au sujet de l’inquisition; elle est jolie et mignonne. On zone et on rentre. Le soir, on bavarde dans l’attente d’une rencontre.

 Nous nous retrouvons à côté de l’hôtel avec le seul Manuel (c’est le Français du début du voyage! cfr quinze jours plus tôt lors de notre arrivée…)  il est complètement ivre et camé, il cause, on ne l’écoute pas; complètement pèté le gars.

 Nous rentrons à l’hôtel où l’on trouve le Cho revenu de ses périples guerriers ensuite on revoit à nouveau notre fransquillon qui n’en peut plus chaque fois qu’il nous voit. Il cause, le petit vieillot, on se marre sous la cour de l’hôtel, il est folklo à lui tout seul et plus qu’une tribu d’incas. Il nous paie un verre . Nous rencontrons ses tartes de filles toujours aussi constipées . On se ballade en profitant à fond des dernières heures qui nous restent à passer sur le sol péruvien . Je commence vachement à me faire à ce pays, soleil, visite sorties (etc…) et dépaysement. J’aurai dur à le quitter, Ô, Lima ma belle (répétés trois fois au moins!).

 Nous allons nous coucher toujours en se marrant à fond la cale de notre piaule pourrie et des circonstances.

  VENDREDI 7 MARS 1987

  Toute la nuit, j’ai pensé à mes pompes classe; il me faudra jouer de la carte. On se tape les banques. Quoi des palais des empires eh bien oui. Gardes, détectives militaires à l’entrée super-gardé. Le taux est une arnaque. Le milliardaire Cho me prête 50$ tandis que Phil me passe 20$. Le tout me permet d’acheter les chaussures tant convoitées . Quel terme romantique pour une paire de pompes. M’enfin, la journée y passa quasiment. Elle fut un peu une antichambre ; elle fut injustement usée, gaspillée, le départ étant trop imminent. Le dollar conté que pour nous fassions les zouaves, on passa la journée à l’économy. La bonne humeur y était toujours le sentiment d’avoir passé ensemble de merveilleuses vacances prenait le dessus. Quel beau pays quand même!. Les étudiantes me faisaient des sourires mais à quoi bon le dernier jour…

  Notre départ; nous nous couchons sans problèmes en se bidonnant sur le compte de je ne sais plus quoi.

  Avant d’aller se coucher ,nous prenons encore une fois l’air dans Lima. Une dernière fois prenant emmagasinant un maximum. Tous les sens étaient à l’éveil pour percevoir la moindre parcelle de vie de cette ville, nous pourrions emmener un spectacle divin de couleurs d’exubérance  mais surtout de vie, une vie qui n’est plus très développée chez nous, européens .

  Ici, tout se fait dans la rue, le marché, le jeu, le vol le palabre, tout est dehors . M’enfin, difficile de quitter pour rentrer là-bas, loin, très loin à plus de quinze heurs de vol.

 

  SAMEDI 8 MARS 1987

   (à partir d’ici, c’est de nouveau J-P qui écrit)

 Une coccinelle stationne devant la porte cochère de la « Casanova ».

 « Trésor et ses filles embarquent dans le taxi en direction de « Georges Chavez airport »

  Nous ne les reverrons plus, leur départ étant prévu à 12heures. (Le nôtre étant à 13h.), les quatre se trouvant au petit caboulo en face.

  J-P salue la vendeuse à journaux avec qui il a participé à la vente…

  Une toyota à 80 intis s’arrête devant la porte cochère de la « cassona » embarquant les 4 en direction de l’aéroport international de Lima.

 Arrivés au guichet Alitalia, on nous prépare nos cartes d’embarquement avec obligation de descendre à Caracas, car l’avion sera full de Caracas à Milan. Zut, alors, après la rouspétance  d’un gars d’aéropérou, la brave d’Alitalia nous colle les étiquettes de nos sièges sur nos papiers d’embarquement.

 Ambiance morose, Partons, partons pas? recommence; les uns ont besoin de marcher, d’autres (les bons…) gardent les bagages. Eh oui, ily a encore 2h30 d’attente.

 Une mare de bagages à mes pieds; des curieux passent; un flic questionne, bref, l’attente partons, partons pas? , devient longue; que fera-t-on si l’on reste à Lima? rien, car nous avons le boillet jusqu’à Caracas et les plages n’ont pas l’air mal du tout là-bas. Plus de fric? Mais vive Master Card; elle est utilisable au Vénézuela…

  Les autre reviennent; ils ont vu les deux amerloques californiens qui leur ont raconté leurs mésaventures…

  Maintenant, les voilà partis à la chasse au Pisco pour moi. Hélas, peine perdue.

  Je file avec mes bagages à la chasse au pisco, décidé à emporter ma bouteille.

 A défaut de bouteille, je me retrouve au free taxes de l’aéroport, en train d’acheter des cigarettes Cartier avec mes neuf derniers dollars. Que s’est-il passé? Pourquoi cet achat et non le pisco?

  Un mystère plane dans mes pensées; serais-je devenu fou?, non! pas encore… car c’était le Pisco et Caracas où les cigarettes et Rome.

 A moi de décider: Caracas (La guardia) possède des plages style exotique, tandis qu’à Rome, il pleut; (on l’a vu quinze jours plus tôt…). De plus d’après mes relevés mes finances il me reste quarante intis, un dollar et… un billet de 500 lires qui n’est plus valable tellement il est vieux et périmé sans doute…

 Quant à Poncho, Cho, et Pilo, je pense que leurs poches ne sont pas beaucoup plus remplies q. (A noter qu’il me reste encore 20$ U.S. dans une cachette presqu’oubliée.).

 Mon choix est donc pris; Je vote pour Rome directement; mes idées sérieuses ont donc repris le dessus.

 A la douane de l’aéroport, un gars au walkie talkie m’accoste et me demande des cigarettes au free taxes. « Félix » est agité! Il tient à ce que je lui prenne à mon nom, car il faut montrer un passeport.

  Super serviable, il court payer avec mon billet de 10$ .

  Le passage à la douane se fait sans problèmes. Je retrouve mon passeport cacheté et étiqueté etc… et avec un bon pour avoir des cigarettes  9$.

  Félix est le gars qui embarque le vol Alitalia de Rome. Tiens,tiens! Je me gratte la tête et lui donne mes conditions: Les « Cartiers » et quatre gars pour Rome en échange.

 La réponse se fait attendre…

 Attends moi assis, je reviens!

  Assis devant le couloir d’embarquement, je reste patient.

  Pendant ce temps, P.P.etC. passent la douane à leur tour. Phil. me demande de l’accompagner, je refuse de le suivre à l’embarquement; il doit se demander ce qu’il me prend tout à coup. Bref, nous voilà en plein suspens…

 Félix est un gars qui court partout. Il m’invite à le suivre ce qui n’est pas facile, tellement il court…

 Nous montons dans un petit bureau en haut, je suis méfiant mais je résiste, nous allons voir ce qui se passe!

 Il tape je ne sais trop quoi sur télex, puis nous redescendons au bureau d’embarquement où il reprend le dossier des places ,barre les sièges 34 A, 34 B, 35 a,35 B.  Saperlotte! je ne savais pas que c’était si facile d’arranger les choses; il me fait un clin d’oeil et me répond que c’est O.K., « S’il y a un problème à Cara., demande Marc, il t’arrangera la chose…, mais ferme-la, et ne bouge pas de l’avion ».

 J’acquiesçai en levant mon pouce vers le haut.

 Nous sommes déjà arrivés devant les sièges où j’étais assis auparavant, quand il me demande d’attendre encore un peu.

 Pendant ce temps tout le monde embarque et l’avion décolle dans dix minutes , il ne reste plus que moi et Félix qui court quelque part avec ma carte d’embarquement; mais le revoilà en courant avec son walkie talkie grinçonnant.

  Nous dépassons Cho qui se fait fouiller à la douane à la sortie vers l’avion.

  Arrivés au pied de l’escalier qui mène dans le « Jumbo » d’Alitalia,je remets donc les cigarettes « Cartier » à Félix qui repart illico tout content et en courant…

  Quant à moi, je monte en courant  et aussi tout content: Voilà le suspens qui commence… Arrivera-t-on à Rome?, que va-t-il se passer à Caracas?, tiendra-t-il parole? Pour ma part, j’ai décider de garder la mienne, du moins jusqu’à Caracas .

  Cinq heures trente plus tard, le Boeing 747 « Cervinia » d’Alitalia atterrit à Caracas. Personne ne bouge, comme si les autres avaient compris la supercherie. Je reste muet et sec pendant l’attente au décollage; mais qu’arrive-t-il à J-P ? se demande Cho. Ferme-la lui dis-je, quand il se met à rouspéter sur un passager qui bouscule ses sacs pour y faire de la place pour les siens. Bref, motus et bouche cousue. Les 50 minutes + les 20 minutes de retard sont longues. Félix a donc tenu parole, là-bas, à Lima.

 Nous décollons donc en direction de milan et Rome avec nous quatre à bord; hourrah!; je réclame aux autres les 9$ U.S. de cigarettes , la joie est grande, au lieu des 9$ je me fais offrir les meilleurs cointreau et coca vodka que je n’ai jamais eu: Non seulement ils étaient délicieux, mais il régnait surtout une joie exceptionnelle, les autres ayant dû supporter le suspens jusqu’au bout. J’ai dû tenir parole jusqu’à l’atterrissage en Europe. (Tout cela pour des cigarettes!).

 

  DIMANCHE 9 MARS 1987

 C’est dans cette joie que se termine le vol pour Milan où on arrive au petit matin.

 Les Alpes sont blanche de neige… Il fait gris et 0°C.

  Nous changeons de Jumbo à Milan pour prendre un autre jumbo provenant de Rio de Janeiro, en direction de Rome.

  Rome, capitale de l’Italie, et membre de la C.E.E. nous accueille avec ses douaniers zélés: Nous serons fouillés de fond en comble avant de rentrer dans « notre » C.E.E. qui nous coûte cher en taxes et en douaniers. Qu’ils sont sciants, j’en ai assez, je leur sors le badge à l’entrée « départ » de l’aéroport. « Je suis pilote, je suis pressé » (flûte!)

  Attente à l’aéroport, le suspens recommence ; le vol Sabena est annoncé complet… Encore une fois de plus…

  Bref, à Rome, c’est l’Europe, c’est comme si on était déjà à Bruxelles .

  A 6h50 le dimanche soir du 9 mars, une R5 bleue marine ramène quatre mi- belges mi péruviens dans leur foyer respectifs où les lits seront fort appréciés, contrairement aux fatigues de tous genres qui ne tarderont pas à disparaître…

                            FIN

           FIN DU PERIPLE AU PEROU

     ECRIT ET TERMINE LE 10 FEVRIER 1987 se demander ce qu’il me prend tout à coup. Bref, !